L Esterel

L Esterel de Martel

L’Estérel est un massif montagneux de 320 km2 situé dans la partie ouest du département du Var, à la limite des Alpes-Maritimes. La véritable origine du nom du massif viendrait du dérivé de l’adjectif stérile, qui correspondait au terrain acide et peu fertile qu’est l’Estérel. Il culmine au mont Vinaigre à 614 mètres d’altitude. Tout droit sorti des entrailles de la terre, l’Estérel est né il y a 250 millions d’années. D’abord rattaché à l’Afrique, ce morceau de terre s’en sépare lors de la formation de la Méditerranée. À l’ère tertiaire, un pan de l’Estérel part même à la dérive, il donnera la Corse. Lors d’un mouvement de plaque tectonique, la terre s’est fissurée profondément laissant la lave monter à la surface et donnant ainsi naissance à cette roche pourpre, la rhyolithe (ou porphyre rouge).

La rhyolite est sans doute la roche la plus représentative de l’Estérel. C’est une roche effusive acide ; dans le diagramme de Streckeisen 1 , la composition correspond à celle du granite. L’hématite lui donne la belle couleur rouge orange qui caractérise le massif. On en distingue plusieurs variétés réparties sur 12 niveaux, empilés les uns sur les autres. Les reliefs accidentés, les paysages déchiquetés et les criques abruptes plongeant dans la Méditerranée témoignent de cette histoire géologique mouvementée.

Le massif de l’Estérel, entre Méditerranée et Provence, représente un massif de 32 000 hectares dont près de la moitié sont classés zone « Natura 2000 ». Le massif s’étend sur les communes de Saint-Raphaël, Fréjus, Bagnols-en-Forêt et les Adrets de l’Estérel. L’essentiel du Massif est recouvert de forêts de chêne-liège, de chêne vert, de pins maritimes, d’oliviers et même l’eucalyptus originaire d’Australie s’y épanouit. Cette forêt est en grande partie domaniale, la commune de Saint-Raphaël en possède une grande partie.

L’histoire humaine du massif est tout aussi riche puisque des outils, des pointes de flèches (d’ailleurs exposées au musée archéologique de Saint-Raphaël) ont été retrouvées et aident à retracer la longue période de l’histoire du massif. Toutes les civilisations du bassin méditerranéen ont marqué de leur empreinte la région. On trouve des peintures rupestres, des dolmens des menhirs par exemple ceux d’Aire Peyronne et des Veyssières, des traces de l’occupation celto-Ligure, des oppida 2,  des romains avec la voie aurélienne

La Via Aurelia ou voie Aurélienne est la grande voie romaine qui suit la côte méditerranéenne de l’Italie romaine et de l’ancienne Gaule. Elle a été mise en œuvre à partir de 241 av. J.-C. par le consul Caïus Aurelius Cotta. [/efn_note] qui longe la côte jusqu’à Agay, Au moyen-âge les ermites dont Saint-Honorat venaient s’y retirer,  plus tard les évadés du bagne de Toulon  y trouvaient refuge et sur ses collines errait Gaspard de Besse, le brigand. Pour la petite histoire ce dernier vole les riches marchands et voyageurs au profit des plus pauvres, d’où son surnom de Robin des Bois provençal.

      Mais revenons de quelques 150 années en arrière, l’Esterel était couvert de pins « ni chemins ni routes ne sillonnaient les rudes éboulis […] seul un médiocre sentier de douaniers longeait la côte » 3. 

Le premier bouleversement se produit en 1863 avec la construction de la ligne de chemin de fer du P.L.M 4. En effet, le projet de continuation de la voie de chemin de fer qui s’arrêtait à Marseille est relancé suite au traité conclu en 1860 entre Napoléon III et Victor-Emmanuel II qui signent le traité de Turin 5. Il prévoit l’annexion de Nice à la France en échange d’une aide de Napoléon III contre les Autrichiens et d’une assistance à Victor-Emmanuel II dans son désir d’unifier l’Italie. Deux ans plus tard, en 1862, le tronçon Toulon-Les Arcs est ouvert à la circulation des trains, en 1863 c’est le tour du tronçon Les Arcs-Cagnes, en 1868, la ligne va jusqu’à Monaco et en 1869 jusqu’à Menton, aux portes de la frontière italienne.

C’est d’ailleurs cette année-là qu’Édouard-Alfred Martel, âgé de 10 ans, traversera l’Esterel pour la première fois, par la PLM ( Paris Lyon Méditerranée) passant par Dijon et Avignon, ligne qui sera ensuite prolongée jusqu’à Vintimille en 1872, faisant ainsi la jonction avec le train de la côte ligure en Italie. É.A Martel profitera de cette ligne avec ses parents puisqu’il se rend alors en Italie.

De 1877 à 1879, entre 18 et 20 ans, il va explorer l’Esterel, entreprenant des levées topographiques, il y trouve le calme et le repos mais il effectue aussi des explorations, Agay, le Mont vinaigre, la grotte de l’ours. Il rectifie la carte d’état-major de l’Esterel. Il est déjà fortement impressionné par « la sensation de beau absolu » qui le pénètre « sur les pentes et les sommets des rocs côtiers de l’Esterel » 6. Il suscite l’enthousiasme de Martel qui reprend les mots de Bartoli « il n’est nul recoin de France, ni peut-être du monde entier, qui possède une perfection pittoresque plus complète que les admirables sites du sauvage et poétique Esterel » 7. « Étrange et captivant » 8. massif pour Martel qui se laisse prendre au charme « des formes et des couleurs » 9. Il ne peut s’empêcher de reprendre une autre citation de Bartoli décrivant la beauté de l’Esterel : « Le bleu intense de la mer où tranche vivement le porphyre d’un rouge sanglant, l’immensité neigeuse des Alpes, les forêts toujours vertes et creusées de profonds ravins, les escarpements farouches et les flèches élancées de la montagne, le croissant harmonieux du golfe de la Napoule, tout cela baigné d’une lumière ardente, forme un tableau surprenant de vigueur et de grandeur, qui étonne et charme à la fois. » 10. Rien au monde n’égale « la sensation du beau absolu […] des rocs côtiers de l’Esterel. 11.

C’est aussi à cette occasion qu’il va rencontrer à plusieurs reprises Alphonse Karr qui, comme lui, aime cette solitude comme il l’écrit dans l’un de ses ouvrages : « Au bord du chemin côtier des douanes, Alphonse Karr péchait solitairement à la ligne, au seuil de sa « Maison Close » de Saint-Raphaël maintenant déchue de sa paix. Et par lui-même, je me vis cordialement dialogué au passage, en un jour de jeune promenade également solitaire » 12. Sans autre élément on peut tout de même penser que le flamboyant et dynamique explorateur qu’est Martel pouvait communier avec l’âme vagabonde du poète Karr dans son amour de l’Esterel.

En 1880, suite aux travaux du chemin de fer dans l’Esterel, la commune de Saint-Raphaël va procéder à un échange avec l’état et acquiert, après autorisation du conseil municipal en date du 29 septembre 1878 et par un décret du Président de la République en date du 15 novembre 1879, la bande de terre entre le chemin de fer et la mer, de la gare du Trayas à la pointe de l’observatoire, d’une surface de 37 hectares contre des hectares de forêt que la commune possède « depuis des temps immémoriaux 13 » dans l’Esterel et qu’elle transfert à l’État. Elle décide de faire de cette terre côtière un lotissement dit « lotissement des terrains du Trayas » et développer cette zone, elle vend les terrains soit 37 lots allant de 3000 à 15000 mètres carrés 14. C’est la partie de la côte située au sud du Trayas qui est concernée, la partie au nord se trouvant hors de la juridiction de la commune de Saint-Raphaël puisque dès la sortie du Trayas, nous entrons dans les Alpes Maritimes et sur la commune de Théoule-sur-Mer. La mairie fera beaucoup de publicité sur ce lotissement que ce soit par voie d’affiches et d’affichettes ou dans les journaux comme La Méditerranée 15 paraissant à Marseille et Le journal du Var 16 à Draguignan.

C’est sur ces mêmes terrains qu’est installé, l’hôtel Subé, établissement modeste, appartenant à M. Subé et renommé pour sa bouillabaisse. Successivement hôtel dit de la mère Subé ou de la veuve Subé, il deviendra ensuite l’hôtel de la réserve. Dès 1885, E.A Martel en sera un ardent promoteur. Dans ces premiers articles de presse il le qualifiera de « séjour enchanteur pour les amoureux de la quiétude et de la belle nature » 17. Il est amoureux de cette région, il le déclare d’ailleurs très tôt dès 1885 « en cet idéal Paradis je compte bien goûter un jour, au déclin de l’âge, la paix profonde qui compense la perte des juvéniles années et de leur ardente activité». 18 E.A Martel, n’a de cesse de revenir, pour se retrouver chaque année dans l’Esterel, « à l’abri des mondanités niçoises ou monégasques, puiser le réconfort pendant quelques journées toujours trop brèves » 19.

En 1893, Édouard-Alfred Martel est au Trayas . Outre ses aventures souterraines dans les causses, dans l’Aveyron, le Loiret, le Puy-de dôme et dans les Alpes, il est chargé de réviser la frontière des Alpes, suite à l’annexion du comté de Nice. En effet dès les 24 mars 1860, le roi Victor-Emmanuel accepte de céder Nice et la Savoir à la France. Le Traité de Turin en fixe les modalités de cette cession qui doit-être acceptée par les populations concernées.

Au cours de l’année 1895 il fonde La société de spéléologie et collabore activement à la revue Spelunca 20 organe officiel de la société qu’il vient de créer. Tout ceci ne l’empêche pas de revenir régulièrement dans le Var où il va travailler à une carte de l’Esterel « au 1/10000ème, par courbes équidistantes de 25 mètres » 21 comprenant les massifs côtiers. « C’est avec les canots de toile Osgood ou Berthon que j’ai pu pénétrer, dit-il, dans toutes ses fines crevasses du littoral, dans ces fjords lilliputiens et reconnaitre le grand nombre de petites cavernes, inaccessibles jusqu’alors que la mer y a creusées » 22. Il terminera sa carte de l’Esterel en 1898, il lui aura fallu « 6 séjours différents et 3 mois sur place plus deux mois au bureau pour établir la construction et l’exécution de la minute » 23 pour la réaliser. Il explore plus de 20 grottes marines 24 ainsi que la Sainte-Baume et la grotte de l’ours. Il prendra nombre de photos qui seront tirées en cartes postales avec le même éditeur que celles de Padirac à savoir, la librairie Baudel à Saint-Céré (Lot).

Ce dernier, également savant géographe, photographe et spéléologue, fera d’ailleurs don au Touring Club de France dont il est administrateur, d’une collection de 5 000 clichés négatifs et de 1 000 diapositives de projection.

Nombre de ces cartes postales représentant le Mal Infernet, la grotte de la Sainte-Baume, le pic d’Aurelle, le Cap Roux, la pointe Maubois etc… seront les premières à être faites. Très souvent copiées, elles participeront au développement touristique de la région, et à sa réputation en France et dans le monde.

C’est avec l’aide d’« un forestier de génie » 25, Muterse, auquel il rend hommage dans de nombreux articles que É.A. Martel a établi sa carte de l’Esterel. Cet ingénieur des eaux et forêts qui avait en charge la gestion du Massif de l’Esterel, « restaure en d’habiles travaux de reboisement la forêt de pins » 26 et crée « tout un réseau de bonnes routes et de sentiers confortables » 27 . Il construit également 14 maisons forestières qui comprennent deux appartements, un four à pain, une réserve d’eau, une écurie aux mulets, une basse-cour et une porcherie.

Dans un article d’Aurélien Giesbert de Var-matin publié en 2013, le Maire des Adrets regrettait que « Ces bâtiments, qui font partie intégrante du patrimoine local, sont dans un état de vétusté indigne » 28; Sauvés récemment de la destruction et restaurés in extremis, ils permettent aux jeunes générations de découvrir un patrimoine régional et participent à la sauvegarde d’un héritage commun.

Trois d’entre eux sont ainsi encore en activité : les maisons forestières du Gratadis et des Trois Termes abritent des gardes forestiers, celle de Roussivau accueille une bergère et son troupeau. Étroitement liées à l’histoire de l’Esterel, elles font partie de son passé et de son développement. Muterse, le Denecourt 29 de l’Esterel 30 avait, comme E.A Martel, saisi l’intérêt d’un tourisme raisonné. L’Esterel est alors peu connu « et l’on ne pouvait s’y risquer, dit-il, sans une alpiniste paire de jambes et un tout particulier flair de l’orientation » 31 .

Aussi, cette minute de la carte, réduite de moitié il l’offre à ses collègues du Club Alpin « avec l’espoir d’avoir fourni aux promeneurs un guide aussi sur et complet que possible » 32 Réalisée avec une précision minutieuse, on y retrouve la voie aurélienne, les ruines, les lieux à visiter, les sources, l’eau des collines (il ne faut pas oublier que l’eau est un vrai problème et que le développement de l’Esterel passera par la possibilité d’être alimenté en eau). Mentionnée également sur ce plan, « ma cabane » 33 , la petite maisonnette de son oncle Gaupillat, qui en 1894, à la mort de celui- reviendra à son cousin Gabriel, et qu’il va occuper fréquemment. Il écrit d’ailleurs en 1899 un livre « Le Trayas (Var), l’Esterel, Agay, le Cap Roux, etc., guide du promeneur dans les massifs côtiers de l’Esterel, entre Cannes et Saint-Raphaël » comprenant deux cartes dont celle, très précise de l’Esterel. La carte vendue par l’intermédiaire du Touring club rencontrera un vrai succès et sera rééditée plusieurs fois, jusqu’en 1910.

On la trouve aussi dans différents ouvrages comme le Guide Joanne mais l’on fera de moins en moins référence à E.A Martel sur les cartes jusqu’à ce que son nom disparaisse de celle du Touring Club puis celle de la PLM qu’il avait pourtant réalisées. De plus les méthodes de cartographie évoluant, les photos aériennes vont accentuer cet oubli de l’œuvre de E.A Martel. La PLM, qui utilisera toutefois sa carte afin de développer le tourisme sur place, éditera également certaines de ses cartes postales mais sous son propre nom.

Elle aura également recours au publicitaire Hugo d’Alesi 34 pour de nombreuses affiches vantant la région de l’Esterel et la Méditerranée celui-ci ayant déjà travaillé avec Martel sur Padirac et d’autres lieux touristiques.

Inconditionnel de l’Esterel depuis sa jeunesse, E.A Martel souhaite venir se reposer un jour dans cette « vraie terre promise » 35 .

  1. La Classification du Double Triangle de Streckeisen est utilisée pour classer l’ensemble des roches magmatiques, à l’exclusion des roches ultrabasiques. Toutefois, elle est plus adaptée aux roches magmatiques acides et intermédiaires, c’est à dire aux roches plutôt leucocrates (=clairs).
  2. Oppidum d‘Auriasque. Fréjus (83), Oppidum de la Forteresse, Bagnols-en-Forêt (83), Oppidum de Perthuis (83), Oppidum du Bonnet du Capelan.
  3. E.A Martel, Le Trayas (Estérel-Var), Annuaire du Club Alpin français-1897, Hachette, Paris, 1898, p.206/207.
  4. Les études du chemin de fer de Paris à Lyon et à Marseille commencent au début des années 1840. La ligne est presque terminée en 1855 sur son tracé de base : Paris – Lyon – Marseille. Elle est empruntée par Napoléon III, ce qui lui vaut le titre d’« artère impériale. » Le 10 avril 1863 : ouverture de la section Les Arcs – Cagnes-sur-Mer de la ligne de Marseille-Saint-Charles à Vintimille (frontière) (PLM). https://fr.wikipedia.org/wiki/Compagnie_des_chemins_de_fer_de_Paris_à_Lyon_et_à_la_Méditerranée
  5. Dès le 24 mars 1860, le roi Victor-Emmanuel II accepte de céder Nice et la Savoie à la France. Le traité de Turin précise les modalités de cette cession qui doit être acceptée par les populations concernées. http://mjp.univ-perp.fr/traites/1860turin.htm
  6. Annuaire du Club Alpin Français, Hachette, Paris, 1885, p.207, p.208.
  7. Ibid.p.205
  8. Citation de M. Bartoli, Annuaire du Club Alpin français-1885, p.563 reprise par E.A Martel, Le Trayas (Estérel-Var), Annuaire du Club Alpin français-1897, Hachette, Paris, 1898, p.206/207.
  9. Ibid.
  10. Ibid.
  11. E.A Martel, Le Trayas (Estérel-Var), Annuaire du Club Alpin français-1897, Hachette, Paris, 1898, p.206
  12. E.A Martel, La Frange ignorée, sud-est de la France, Delagrave, Paris, 1928, p.94.
  13. Hypothèques archives de Draguignan, volume 525, acte 55.
  14. Le Journal du Var, dimanche 28 mars 1880, n°2995.
  15. Journal La Méditerranée 21 et 28 mars1880.
  16. Le Journal du Var à Draguignan, 19 et 28 mars 1880.
  17. Annuaire du Club Alpin Français 1885, Hachette, Paris, p.211.
  18. Ibid, p.206.
  19. Ibid, p.211
  20. Norbert Casteret, Édouard-Alfred Martel, Explorateur du monde souterrain, La table ronde, 2014, p.49
  21. Annuaire du Club Alpin Français 1897, Hachette, Paris, 1898, p.224
  22. Ibid.
  23. Ibid.
  24. Paul Courbon et Pierre Lucot, Dans l’Esterel sur les traces de Martel, http://www.chroniques-souterraines.fr/dossiers/Speleologie/01_Explorations/2017esterel.pdf , ensemble des grottes explorées sur https://www.fichiertopo.fr/index.php
  25. Ibid,p. 207,208.
  26. Ibid.
  27. Ibid.
  28. Aurélien Giesbert «Une charte défendra l’Esterel avant la fin 2013 », Var Matin, 4/01/2013 http://archives.varmatin.com/frejus/une-charte-defendra-lesterel-avant-la-fin-2013.1087349.html .
  29. Denecourt, est un vétéran de l’armée napoléonienne qui consacra une partie de sa vie à développer et faire connaitre les richesses de la forêt de Fontainebleau. Auteur des guides Denecourt, il est considéré le pionnier de la randonnée pédestre.
  30. Ibid.
  31. Ibid,p.211.
  32. Ibid,p.227.
  33. Le Paris mondain, Annuaire du grand monde et de la colonie étrangère, 1908, p.153
  34. Hugo d’Alesi est un graphiste et publicitaire français, né à Hermannstadt qui a réalisé un grand nombre d’affiches touristiques pour la PLM et pour les compagnies de navigation et les constructeurs d’automobiles.
  35. Annuaire du Club Alpin Français, 1885, Hachette, Paris, p.227