Le var et E A Martel
LE VAR ET MARTEL
On trouve trace des séjours de Martel dans l’Esterel pendant presque toutes les années suivantes de 1893 à 1917, sauf pendant la période de la guerre où il est infirmier. Mais ces travaux ne vont pas se limiter à l’Esterel.
En 1893 Il explore la cascade de l’Argens (Var), et mesure des températures à 16h à la source de la Dardenne (gouffre du ragas) Var,
En 1894 et 1895 Il travaille à ses levées au Massif du Trayas,
En 1898 Il termine les levées de l’Esterel,
En 1902 il fait des photographies aux Garruby supérieurs et inférieurs et visite la Clue du Var à Daluys,
En 1905 il fait des photos et assiste à la descente de Louis Armand et Max le Couppey de la Forest de l’aven de la Nouguière, du clos del Fayoun et de l’aven du plan de l’ormeau (Var),
– Il mesure le pandage des calcaires du plan de Canjuers (Var)
– Il effectue une reconnaissance préliminaire de l’entrée du grand canyon du Verdon.
– Il recherche et découvre la perte de Jabron, il explore la clue de Jabron, la clue de Trigance (Var) dont il fait des photos.
En août de cette même année, il débute avec la descente du grand canyon du Verdon sur le Plan de Canjuers. En mission pour le compte du ministère de l’Agriculture2, il doit faire des relevés hydrogéologiques précis sur l’alimentation et la potabilité de la résurgence de Fontaine-l’Évêque.
E.A Martel est accompagné par toute une équipe dont l’ingénieur hydraulicien Le Couppey de La Forest, Janet, son inséparable Armand et Isidore Blanc, maitre d’école à Rougon. Ils partent à bord de trois canots de bois et de toile, « qui d’entrée furent emportés par un courant impétueux »1
. Ils sont « au fond d’un véritable puits, le spectacle est écrasant, inimaginable. 2.
Rapidement une des barques est passablement abimée, le deuxième jour le canot est hors service, les hommes de l’équipée doivent porter le matériel et les provisions à dos d’homme. La progression est difficile, parmi les troncs d’arbres et les chaos de rochers, une partie de l’équipe abandonne au « Pas de Mayreste ». Le troisième jour les deux canots restants doivent être recousus grossièrement.
Au bout de trois jours et trois nuits, le groupe restant, dont E.A Martel et Armand, arrive finalement au « Pas du Galetas », près du pont d’Aiguines. La première exploration de bout en bout du grand canyon du Verdon est réussie. Martel et une partie de son équipe feront une autre tentative en 1906, avec de meilleurs équipements.
Pour les gorges du Verdon restées pendant longtemps très peu fréquentées, l’apport d’E.A Martel aura été majeur pour le développement du site jusque-là uniquement accessible par des chemins muletiers. Le Touring Club de France aménagera en 1928 un sentier qui portera dès 1930 le nom de « Sentier Martel » c’est un parcours de près de 15 km sur la rive droite.
Il sera rebaptisé, en 2005, “sentier Blanc-Martel” en hommage à Isidore Blanc, l’instituteur rougonnais qui lui servit de guide. Outre ses observations géologiques et hydrologiques, il dira au sujet de cette gorge « Il existe là une merveille sans seconde en Europe, en vérité le plus américain des canyons du Vieux Monde” 3.
Cette même année, – Il dresse le schéma de l’alimentation de la fontaine l’Évêque (Var). – Il photographie l’exsurgence de Sorps par basses eaux (Var)
En 1906 Il supervise les travaux d’agrandissement à l’explosif du siphon d’émergence du Garruby (Var)et monte une deuxième expédition dans le canyon du Verdon, qui tournera court à cause d’un terrible orage.
– Il inspecte les falaises entre Mayreste et Mainmorte à 350m et 450 m au-dessus du Verdon (Var) et explore avec Louis Armand les 500 premiers mètres de la clue d’Aiglun (Var) et photographie l’Esteron à Saillagriffon en amont de la clue d’Aiglun.
– Il s’embarque à bord du « Fresnel » pour rechercher des sources sous-marines à Port-Miou (Var), il visite les grottes sous-marines du Capucin (La ciotat)
En 1907, Il étudie la source de la Sainte-Baume (Var)
En 1908, E.A Martel fut chargé de guider Georges Clemenceau, alors Président du Conseil et sénateur du Var, lors de sa visite à Fontaine l’Évêque en vue de la construction d’un barrage .Il est envisagé d’aménager la rivière du Verdon afin de pouvoir créer une réserve d’eau pour la Provence, ainsi qu’une alimentation en électricité.
En 1911 Il prend des photos du barrage en construction de Dardennes près de Toulon (Var).
– Il est chargé par le Ministère de l’intérieur et celui de la marine d’une enquête sur la qualité hygiénique des eaux captées par la ville de Toulon.
En 1918 Il prend des photos des saintes Maries de la mer et des digues qui protègent la ville.
Mais son action est toujours mue par le souhait de développer un tourisme responsable dans l’Esterel, il essaie « de faire comprendre la souveraine beauté » de ce massif « trop peu fréquenté, entre Saint-Raphaël et Cannes » 4.